L'Ordre du St-Sépulcre de Jérusalem
Mgr Rachon, Commandeur et Grand-Croix de l'Ordre.
Cet ordre équestre, ancienne Garde d’honneur du tombeau du Christ, lieu de la résurrection, avait été reconstitué par le bref Nulla celebrior, prononcé par Pie IX le 23 juillet 1847. Le R.P. Rachon, s'était mis à la disposition de la recomposition d'une communauté de foi catholique en Terre Sainte. La garde du tombeau du Christ n'était plus confiée à la force des armes, mais à la valeur d'un témoignage constant de foi et de solidarité envers les Chrétiens résidents dans les lieux saints. L'Ordre s'était en effet mis au service du patriarcat latin, qui englobait les Territoires palestiniens, la Jordanie et Israël. Cette reconstitution permettait de renouveler ses chevaliers, Dames et ecclésiastiques.
Il veut nous aider à grandir par une pratique assidue de foi, par une conduite morale exemplaire et une collaboration aux activités ecclésiales d'une paroisse ou d'un diocèse. Il est prêt à développer et à approfondir les trois vertus caractéristiques de l'Ordre : zèle dans la vie chrétienne, généreux engagement envers les personnes faibles et sans protection, lutte courageuse pour la justice et la paix. Il a également à coeur de soutenir les œuvres et institutions charitables de l'Eglise en Terre Sainte, tout en essayant de revivre sous une forme moderne les idéaux des Croisés.
En raison de ces vertus caractéristiques, M. Rachon fut adoubé chevalier au Saint-Sépulcre le 25 avril 1878, avec un autre français, l'abbé Jean Garde. Pie IX, les encouragea également à poursuivre un approfondissement catéchétique, une sérieuse révision de vie dans un généreux élan apostolique. Ils reçurent le diplôme de l'Ordre en parchemin gravé sur cuivre, avec un résumé de l'histoire et des privilèges de l'Ordre.
Dès le 20 mai suivant, il fit son voyage rituel à Jérusalem. Encore une fois, le monde offrait à notre dignitaire la gamme complète des bonheurs religieux. Ultramontain qu'il était et ne cesserait jamais d'être. A cette époque, non loin de St-Jean, le village de Rupt-sur-Othain (Meuse), comptait également parmi les siens, un chevalier de l'Ordre, le Comte Gabriel Marie Joseph René Lemoine, Baron de Margon, Chevalier Pontifical, entre autre. A l’image de notre personnage, une autre belle figure du Catholicisme en France fut investie chevalier, quelques mois avant le Révérend Père Rachon, le 21 juillet 1877. Il s'agissait de Pierre-Louis Prosper Léon Harmel, industriel dans la Marne et pionnier de l'action sociale en France. En tant que membres de la même promotion annuelle et de la même région, ils s’apprécièrent et échangèrent leurs expériences sur l'action qui les animait à cette époque.
Avant de regagner sa paroisse, « il avait puisé de l'eau du Jourdain, à l'endroit exact où le Christ fut lui-même baptisé, afin de l'utiliser pour baptiser les nouveaux-nés de Ham et St-Jean ». Son pèlerinage en Terre Sainte terminé, il adopta les armoiries qui le distingueraient. Dessus, apparaissait l'ancre de marine voyage par mer et l'étoile de Bethléem, pour rappeler symboliquement son voyage. L'écu était posé sur la croix de Jérusalem comme membre de l'Ordre, selon les usages héraldique de l'époque.
Les armoiries personnelles Mgr Rachon adoptées en 1878, puis à doite,
alors Grand-Croix de l'Ordre, vers 1913. (Collection privée Ch. Marchesi)
Après avoir rendu des services insignes à l'Ordre, le Camérier Rachon, se verra pourvu, vers 1906, d'un grade supérieur, celui de Commandeur et sera ainsi décoré de l'écu entouré du ruban en moire noir. Plus tard il deviendra même Grand-Croix, le titre le plus élevé, arborant le Collier avec prescription de porter la plaque au côté droit de la poitrine. (cf. photographie ci-dessus)